Talk Show Host (A)

Talk Show Host...

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Début de matinée, il n'y a pas cours aujourd'hui, c'est le week end. Deux jours pendant lesquels les élèves se prélassent dans leur lit jusqu'à midi, comme des larves, plongés dans leurs couvertures douillettes à rêver de grandeur et de choses qu'ils n'auront jamais. Pauvre jeunes, perdus au milieu de cette pagaille entre le trop et le pas assez. Y a t il un juste milieu à ça ? Non, ou peut être... mais la question n'est pas là, personne ne se la pose car il y a tellement d'autres choses à faire et voir à la place. Les adolescents sont donc, en cette matinée assez fraîche, tous emitouflés dans leurs draps. Tous sauf quelques uns car certains sont obligé de travailler, d'autre se lève tôt pour faire du sport et d'autre encore, éprouve simplement le besoin de sortir, de se libérer de cette boîte qui leur sert d'appartement, une boîte dans lesquels on les fait vivre à quatre ou plus, et qui pue la mort et le manque d'argent.

C'était le cas de ce jeune homme, assis sur le rebord d'un des nombreux ponts de la ville, les jambes se balançant sans réel rythme dans le vide. A sa bouche, une cigarette qui était déjà réduite de moitié. A côté de lui, les mégots de celles qu'il venait de fumer. La tête renversée légèrement en arrière, il laissait le Soleil le réchauffer à mesure qu'il se levait. A cette heure si, il y avait très peu de voitures à l'endroit qu'il avait choisi. Il était un gamin de la rue et donc en connaissait tous les recoins. Celui là était sûrement le meilleur pour les matins se voulant tranquilles. Ce gamin, c'était Paul Stonem, élève à certaines heures des classes 12, dealer à plein temps. Quand on a pas le sous pour toute sa famille, on est plus préoccupé par le fait de ramener de l'argent que par celui de ramener des bonnes notes. Pas de rêve de devenir médecin, ministre ou consul comme beaucoup des autres élèves. Il avait peu de chances d'y arriver et les études coûtaient trop cher ; lui, il se retrouverait à l'usine, comme beaucoup d'autre sans solution mais il n'en avait que faire, ce qu'il voulait, c'était le bonheur de sa famille, même si cela ne se lisait ni sur son visage, ni dans sa façon de se comporter. Rares étaient ceux à le savoir, ou même à savoir dans quel milieu il évoluait.

La cigarette coincée entre son index et son majeure, il l'amena jusqu'à sa bouche pour tirer une latte. La fumée passa dans ses poumons, douce et dure à la fois, pour repartir à l'air libre, s'y fondre et s'y disperser avant de disparaître. Paul ouvrit à demi ses yeux verts, aveuglés par l'astre du jour qui renvoyait de belles couleurs dorées sur sa peau creusée.
Un bruit...

Samedi matin tôt, c’est le moment de répits qu’Anthony peut avoir. En effet juste après avoir pris le petit déjeuner avec sa famille. Thyphaine et Maëlia ne sont pas encore partit au travaille, elles gardent donc les petits par contre sa mère elle est partit en même temps que lui pour sa librairie. La mère du jeune homme possédait sa propre librairie, héritage qu’elle avait eu de ses parents mais bon on peu pas dire que ça marchait très bien, le seul salaire de sa mère ne couvrait pas les charges de la famille Parker. Anthony travaillait donc pour aider sa mère mais il travaillait le soir c’était payer plus cher et puis la journée il avait cours et quand il n’avait pas cours il devait garder son frères et ses sœurs. Bref il avait donc un moment de répits, il en profitait donc pour aller courir il essayait de garder la forme pour être opérationnelle à ses entrainements de basket. Il pensait arrêter de toute façon, il était fatigué et puis ça ne lui servait à rien il n’irait pas à l’université, il n’avait pas envie et puis il devait aider sa mère et il ne pourrait pas concilier université et travaille ce n’était pas possible. Le jeune homme avait donc quitté la petite maison où il vivait avec sa mère, ses sœurs et son petit frère, il portait un bas de jogging noir et un débardeur blanc.

Le jeune homme partit donc en courant direction le pont de la ville, il savait que son meilleur ami avait l’habitude d’être là bas le samedi matin. Les deux garçons se connaissaient depuis le berceau comme on dit, ils avaient grandis ensembles. Anthony considérait celui-ci comme son frère, c’était un membre de sa famille et une personne pour qui il aurait fait n’importe quoi. Les deux garçons avaient vécu la même chose la perte d’un père, pas de la même façon mais le manque était la comme même. Ils s’étaient soutenu dans les moments difficiles, à l’époque Anthony avait compris que son seul meilleur ami c’était Paul, il y avait eu Christopher mais Antho’ c’était rendu compte que Chris n’était pas un ami pas un vrai en tout les cas. Bref Paul était à présent le seul en qui il avait confiance et celui qui connaissait tout de lui et c’était très bien comme ça. Le jeune homme après quelques minutes de courses arriva sur le pont et il afficha un sourire lorsqu’il remarqua que son meilleur ami était là. Tout les deux étaient très différents ils avaient choisis des voies différentes mais ils se battaient pour les mêmes causes à la finale. Quoi que faisait son ami, Antho’ avait toujours eu du respect pour lui parce qu’il prenait des risques pour sa famille et pas pour lui et rien que pour ça il fallait le respecter. Paul avait les yeux à demis ouvert sans doute ébloui par le soleil qui se levait. Tony se posa alors à côté de son meilleur ami et il lui demanda alors un sourire sur les lèvres.

-Salut ! Déjà debout ? Comment tu vas ? Ta mère ? Ed’ et Amber ?

Venant troubler la tranquillité du silence ponctuée par le chant d’oiseaux et quelque vrombissement de voitures, se fit entendre un souffle plutôt rapide et insistant ; comme celui d’un coureur et, en l’occurrence c’était le cas. Se dirigeant vers lui d’un bon pas de course, Anthony marqua une pause pour s’asseoir sur la rambarde du pont à ses côtés. Tournant la tête vers lui, les yeux maintenant plus ouverts mais toujours légèrement plissés à cause du Soleil, Paul lui rendit son sourire. Oh, il n’était pas dur pour Anthony de le trouver et vice versa ; se connaissant depuis des lustres – depuis leur naissance pour être plus exacte -, il avait comprit comment marchait l’autre et en connaissait ses habitudes. C’était donc peut être l’instinct qui avait poussé le jeune homme à venir ici ou, peut être le fait qu’un samedi sur deux, c’était lui qui venait à sa rencontre à cet endroit. Paul et Anthony était devenus inséparables au fil des ans ; ils savaient pertinemment quoi dire et les sujets à éviter l’un en face de l’autre et jamais aucune dispute n’était venue entacher leur monde. Ce qui les avait le plus rapproché ? Leur statut social d’une part car l’un comme l’autre n’étaient pas nés avec une petite cuillère en argent dans la bouche et devaient travailler pour remplir les assiettes de leur famille ; et d’autre part, un événement majeure dans leur vies respectives : la perte de leur père : l’un étant mort au travail, l’autre ayant tout simplement fui par lâcheté sa famille, faisant perdre dans les deux cas ce modèle paternelle qui est si important chez les enfants. Pour leurs frères et sœurs, c’était eux, les aînés, qui avaient dû, en quelque sorte, reprendre ce rôle, au grand dame de Paul que le benjamin de la famille Edward voulait imiter.

-Salut ! Déjà debout ? Comment tu vas ? Ta mère ? Ed’ et Amber ?

Antony… toujours aussi attentionné et attaché aux valeurs de famille. Pour lui comme pour sa mère, il faisait partit de la famille Stonem et vice versa. Leurs mères étant en plus de ça amies de longues date…

« Hey beau gosse , du calme, tu n’es plus en train de courir là… »

Avec un sourire, Paul re tira une latte de sa clope avant de répondre.

« Et bien ma mère est déjà partie travailler, elle n’arrête pas comme tu sais… Amber , elle, n’est pas rentrée seule cette nuit mais elle aura vite fait de le dégager avant que je ne sois censé m’en apercevoir… elle est dans une mauvaise pente et ne veut écouter personne. Elle aimerait être riche *rire* Et Ed, il n’y a rien à dire sur lui, c’est notre fierté. »

Il est vrai que la famille Stonem abritait des individus singuliers au caractère différent. Il y avait d’abord lui, un dealer des grands chemins qui avait ravalé sa fierté depuis longtemps car sans cela ils auraient fini à la rue depuis longtemps, puis sa mère, Elizabeth, qui passait son temps à travailler mais qui continuait à garder les apparence ; Amber qui se la jouait princesse et garce et enfin Edward, le petit génie, une fierté pour les Stonem et sur qui tous les espoirs reposaient.

« Et toi ? Ta petite famille ? »

Petite n’était peut être pas le mot pour la famille de son meilleur ami qui s’avéré être le double en enfant de la sienne. Qu’importe, quand il y a de l’amour pour un, il y en a pour tous.